Balade dans la cordillère blanche.
En préparation à notre acclimatation en altitude avec les enfants, nous avons, dès notre arrivée au Pérou, pris le chemin de la fabuleuse cordillère blanche.
La cordillère blanche fait partie des terrains de jeux favoris des randonneurs et alpinistes du monde entier. Les sommets y sont démesurés (34 sommets de plus de 6000 m) et semblent inaccessibles pour les néophytes. Nous avons choisi un trek facile et beau pour que les enfants puissent en profiter. Nous l’avons combiné avec la visite de l’Alpamayo et l’ascension du Pisco. L’Alpamayo ayant été élue « la plus belle montagne du monde » lors d’un regroupement de passionnés de montagne en 2010.
Pour rendre le trekking plus sympa pour tous, nous avons embauché Alfredo (cuisinier Quechua) avec qui j’ai déjà travaillé lors de treks organisés avec des groupes de randonneurs. 5 burros (ânes) nous accompagnaient pour le portage des tentes, de la nourriture et du matériel d’alpinisme.
6h20, nous partons de Huaraz pour prendre la direction du nord à environ 2h de route. La distance n’est pas très grande mais plus de la moitié de la route est carrossable, ça roule mal ! Bref, arrivée au lieu du départ de la rando dans un tout petit village à 2900 m d’altitude, nous retrouvons Tony, l’ arriero (muletier) et chargeons le matériel.
Les petits ont la pêche. Ils ont la cote avec les femmes quechua qui viennent leur toucher la tête et les embrasser. Au pays du dieu « soleil », les cheveux blonds dorés rappellent la couleur du soleil et donc portent bonheur.
Pour Lou et Dévi, cette première journée de montée pas facile dans les cailloux s’est soldée par une belle chute... de cheval.
Hé oui ! Pour les aider dans les dernières encablures de la montée, Tony les a fait monter sur son cheval : Dévi devant et Lou derrière. Tous joyeux, ils chantaient, gazouillaient, fiers comme Dartagnan ou Zorro. Dans un petit passage entre de gros cailloux, les pieds de nos deux intrépides ont touché un rocher, le cheval, lui, n’a pas bronché et a continué sa route ; déséquilibrés, Lou et Dévi ont chuté. Ils s’en sortent avec quelques égratignures... La fin du trek se fera exclusivement à pied.
Les nuits sous tentes sont fraiches mais pas froides (6° vers 3500 m). Au troisième jour, nous prenons le chemin de montée au camp de base de l’Alpamayo qui culmine à 5947 m.
Nous espérons partir sur le glacier dans la nuit pour rejoindre le col à 5000 m. Malheureusement, de gros nuages vont nous faire rebrousser chemin. Ici au camp de base à 4330 m, il pleut durant toute la nuit, il ne fait que 2° et la haut, sur le glacier ça neige plein pot... pas question d’aller se mettre sous une avalanche.
Nous repartons le lendemain sans avoir pu apercevoir cette belle pyramide. Ne nous plaignons pas, il y a une dizaine de personnes coincées la haut au camp d’altitude vers 5300 m sous la neige et pour eux l’attente va être longue avant de pouvoir bouger.
Le trek continu au fond de la vallée avec un passage à 4750 m. Les enfants nous épatent, ils marchent bien. Lou ne veut pas de l’assistance du cheval, il dit qu’il est en forme... est-ce que la peur du cheval le motive à monter à pied !? Quoiqu’il en soit, nos deux moussaillons de 7 et 8 ans atteignent sans trop de difficulté le col de « Punta Union ». Alfredo est conquis par nos deux têtes blondes, il n’en revient pas et pense que ce sont les plus jeunes à être passés par ici.
Nous regagnons une autre vallée plus verdoyante pour nous retrouver quelques jours suivants dans la fabuleuse vallée du Huascaran (nom du plus haut sommet du Pérou) dominant de ses 6768 m cette impressionnante vallée.
C’est le moment pour nous de regagner le camp de base du Pisco. Le temps est au beau fixe, seuls de petits nuages sur les sommets nous laissent présager que le vent va souffler fort là-haut.
Toute la petite équipe se retrouve au camp à 4650 m tout près du refuge.
C’est pour Fabienne et moi, le moment d’aller voir ce qui se passe là-haut sur le glacier.
Départ à 3h du matin, les enfants dorment encore, les sacs sont un peu lourds, nous prenons le chemin de la moraine (tas de cailloux laissés par le retrait du glacier) qui n’est pas facile à traverser. Ça monte, ça descend... pas facile de trouver le chemin pendant la nuit, nous arrivons au lever du soleil au pied du glacier. Nous grimpons vite vers 5000 m dans un décor de Mont blanc mais sans autres cordées. Puis, passé le col en remontant sur la crête, le vent commence à se faire sentir. La fraicheur aussi, mais pas de souci, il fait grand beau. Un petit passage à 40°, de jolies crevasses bien marquées, tout va bien.
Vers 5600 m, Fabienne est transit de froid, le vent est intense, nous marchons à contre, la tête dans la veste, l’altitude nous donne le souffle court. Nous croisons deux russes qui avaient fait demi-tour sous le sommet puis finalement repartis au sommet en laissant un de leur sac sur le glacier... Pour Fabienne le vent est vraiment trop froid, nous ne resterons pas longtemps là-haut. Juste quelques photos et déjà la descente. Je supporte mieux le froid que ma petite femme, comme quoi la graisse, ça sert...
Retour en début d’après-midi après 1250 m de dénivelé et le retour interminable dans cette grosse moraine.
La fin du trek s’annonce, avec déjà plein de beaux paysages dans la tête et une très belle expérience en famille.
Si vous aimez la montagne et que vous êtes en famille, partez à l’aventure sur le trek du Santa Cruz, ou encore mieux, venez avec nous faire ce circuit au pays des Quechuas.